Le programme « PEACE » (Protégeons les Enfants Affectés par les Conflits et l’Exclusion) vise à défendre les droits des enfants les plus vulnérables et de les protéger en leur donnant accès à l’école, signe de rempart contre les violences et vecteur de la culture de paix et de tolérance. Implanté dans trois pays, le Burkina Faso, l’Egypte et les Philippines, et bientôt quatre avec l’ouverture d’un bureau en Côte d’Ivoire. Le programme entre aujourd’hui dans son plein développement, après un an de mise en œuvre.
Burkina Faso : embrasement dans la région sahélienne
Au Burkina Faso, les violences armées dues à l’embrasement de la région sahélienne ont entraîné de nombreux déplacements de familles et d’enfants. Près de deux millions de personnes sont déplacées internes dans 302 communes. L’intensification des attaques terroristes rend de plus en plus difficile l’accès aux zones d’intervention humanitaires.
Malgré ce contexte difficile et grâce au soutien de nos généreux donateurs, Asmae maintient ses actions en faveur de la petite enfance. Depuis le début du programme :
- 660 enfants ont participé à des activités éducatives, tels que des clubs de lecture et des ateliers d’éveil.
- 615 parents ont participé à des séances de sensibilisation pour mieux protéger et éduquer leurs enfants.
- 215 professionnels de la petite enfance ont été formés à l’utilisation de l’imagier Yam Wekré.
- Près de 200 imagiers ont été produits et diffusés.
Témoignage : Amadé, le petit berger de 13 ans traumatisé à la suite des exactions d’un groupe armé
« Je m’appelle Amadé, j’ai 13 ans. Avant mon déplacement à Ouahigouya, je gardais le troupeau pendant les vacances dans la brousse. Tout d’un coup, je suis tombé sur des hommes armés qui m’ont menacé en tirant des coups de fusils en l’air, ils m’ont bastonné avec leurs fusils avant de me retirer tous les animaux. A mon retour au village, je suis tombé malade, j’avais des douleurs aux membres inférieurs. J’avais très peur car j’entendais toujours les bruits des fusils et je n’arrivais pas à dormir la nuit.
Mes parents ont décidé de fuir notre village pour s’installer à Ouahigouya pour survivre et pour ma quiétude. Mes parents ont appris qu’il y avait un projet qui regroupe les enfants et mène des activités avec eux et ils m’y ont emmené. Les animateurs de l’association ont remarqué que je n’allais pas bien et ils m’ont amené au service de l’action sociale. Les gens de l’action sociale ont beaucoup causé avec moi et mes parents, me rendaient visite à la maison et m’ont donné beaucoup de conseils. Ensuite, ils m’ont conduit à l’hôpital et ont payé des médicaments pour moi. En plus, ils m’ont donné des fournitures, des vivres et m’ont inscrit à l’école. Maintenant, je vais mieux, je n’ai plus peur, j’ai eu beaucoup de choses que je n’imaginais pas avoir un jour. L’action sociale m’a inscrit à l’école et je suis le premier de ma classe avec une moyenne de 9,50/10.
Actuellement, je suis guéri, j’ai le sommeil plus calme, je joue au ballon et je me sens plus épanoui. Je souhaite devenir médecin quand je serai grand pour mieux me soigner et également m’occuper de mes parents ».
Egypte : protection des enfants vivant dans les quartiers marginalisés
Les droits des enfants égyptiens ne sont pas respectés et plus d’un million et demi d’enfants sont engagés dans des activités dangereuses, voire dans des activités de travail illégal. De plus, l’Egypte connaît un taux d’inflation qui a atteint 21,3 % en décembre 2022, ce qui entraîne de graves conséquences pour les familles égyptiennes qui ont beaucoup de mal à accéder à des produits essentiels tels que la nourriture et le carburant. Alors qu’une évaluation communautaire a été conduite pour analyser la situation des droits des enfants, voici des exemples des actions qui ont été menées – lors de cette première année de mise en œuvre du programme PEACE – face aux violences physiques et à l’exploitation par le travail :
- 270 enfants ont été sensibilisés à leurs droits, à la lutte contre le changement climatique et à la prévention des violences qu’ils subissent.
- 11 jours de formation sur la protection des enfants ont été dispensés à 21 éducateurs des deux partenaires locaux d’Asmae.
- 4 jours de formation portant sur l’accompagnement personnalisé des enfants en danger ont été dispensés à 19 éducateurs.
Philippines : défendre les droits des enfants du groupe ethnique des Sama Ba’jau
À la suite de conflits et de projets miniers, la population indigène Sama Ba’jau a été poussée à quitter l’île de Mindanao dont elle est originaire. Les familles ont été relogées, mais leurs habitations ont subi un incendie le 17 janvier 2022. Pour leur venir en aide, Asmae a débloqué un fonds d’urgence, leur a distribué des produits de première nécessité et leur a apporté un appui psychosocial.
Voici des exemples d’actions qui ont été menées lors de cette première année du programme PEACE pour venir en aide aux enfants et jeunes Sama Ba’jau :
- 55 kits pour la petite enfance, composés d’instruments de mesure, de documents et d’outils pédagogiques, ont été distribués.
- 78 jeunes ont participé à deux Camps de Jeunes pour la Paix consacrés au dialogue interculturel, à la culture de la paix et à la résolution des conflits.
- 128 jeunes ont participé au défi « 30 jours pour la Paix », au cours duquel ils ont organisé une exposition culturelle sur la communauté Sama Ba’jau et à une activité de nettoyage des côtes marines.