À l’occasion de la rentrée scolaire, nous avons posé quelques questions à nos partenaires au Burkina Faso, dans le cadre du projet « Grandir Ensemble ». Il vise à améliorer l’insertion scolaire et sociale des enfants en situation de handicap via un accompagnement en matière de santé, d’éducation et de protection. Ingrid Traoré, est psychologue du projet auprès de notre partenaire l’association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE). Elle témoigne sur l’impact du projet auprès des bénéficiaires et son ressenti sur ces actions.
Comment définissez-vous la situation actuelle des bénéficiaires ? Quel impact avez-vous pu observer ?
Nous pouvons les situer à deux niveaux. Les enfants autistes, trisomiques, et déficients intellectuels sont les premiers bénéficiaires. De façon générale, ils présentent des déficits cognitifs, relationnels, communicationnels, du langage ainsi qu’au niveau de leur motricité fine et motricité générale. L’évolution des résultats demande beaucoup de travail et de patience cependant nous remarquons une nette amélioration, surtout aux niveaux interactionnels et psychomoteurs. Les parents quant à eux arrivent très souvent avec une souffrance et une détresse émotionnelle considérables qui impactent leur quotidien et diminuent leur capacité à répondre aux besoins spécifiques de l’enfant. Certains ont même mis leur vie entre parenthèses. Actuellement ils se sentent soutenus et de plus en plus soulagés, cela leur donne de l’espoir ainsi ils parviennent à s’investir dans d’autres activités nécessaires à l’épanouissement de la famille.
Quelles aides apportez-vous aux bénéficiaires ? Comment l’action est mise en place ?
Dans un premier temps, nous menons un entretien avec les parents afin de recueillir les informations utiles. Pour les enfants, sur la base d’une grille d’observation et après établissement d’un protocole de prise en charge, nous leur apportons un accompagnement psycho-social à travers la mise en œuvre d’activités visant à résoudre leurs différentes problématiques. Pour les parents, nous leur offrons un accompagnement psychologique à travers des entretiens individuels et des thérapies de groupe.
Quel est votre ressenti personnel sur le sujet ?
Au regard des objectifs du projet et des résultats jusqu’ici engrangés, l’ABAPE éprouve une réelle satisfaction morale de pouvoir contribuer à la réussite de ce projet, à améliorer l’autonomie des enfants et à favoriser leur inclusion sociale. C’est également réconfortant de voir le visage de ces parents d’enfants en situation de handicap s’illuminer d’une lueur d’espoir alors qu’ils se sentaient abattus et désespérés, parfois même prêts à abandonner. Cela nous motive à poursuivre notre mission. Enfin nous sommes reconnaissants pour toutes ces personnes physiques ou morales qui œuvrent au quotidien pour que les enfants handicapés soient acceptés tels qu’ils sont et inclus à tous les niveaux de la société.