De Décembre 2017 à Mars 2018, une étude sur les facteurs de rétention scolaire des enfants issus de classes défavorisées a été menée à Antananarivo, dans les quartiers de 67ha, Tsiadana, Andavamamba, Ambatoroka, Ampefiloha, Ambanidia et Isotry. L’objectif était de trouver des pistes d’actions pour lutter contre ce constat inquiétant : encore aujourd’hui à Madagascar, plus d’1 enfant sur 2 abandonne l’école avant la dernière année du cycle primaire.
L’étude a été réalisée par Asmae-Association sœur Emmanuelle grâce à l’appui financier de l’Union Européenne ainsi que de l’Agence Française de Développement, dans le cadre d’un projet de promotion de l’inclusion sociale et scolaire des enfants vulnérables à Antananarivo.
Mme Antonia Verger et sa collaboratrice, Mme Ioby Randrianarison, sont allées enquêter auprès des enfants et des parents issus de classes socio-économiques défavorisées mais aussi auprès des enseignants des écoles publiques et des éducateurs d’associations du secteur éducatif. Des associations comme HARDI, Manda ou encore KOZAMA qui participent à la rétention scolaire des enfants en travaillant à l’insertion et au maintien de nombreux enfants au sein du système d’enseignement formel.
Après 3 mois d’enquête, l’atelier de restitution de l’étude a été présenté la semaine dernière, mardi 13 mars 2018, au Centre NRJ Andavamamba, à Antananarivo.
Plus de 80 invités sont venus assister à la présentation des conclusions de l’enquête : des parents enquêtés, des enseignants et responsables d’EPP (Ecoles Publiques Primaires) et de collèges, des associations locales partenaires d’Asmae et des acteurs du secteur comme la Direction de l’Education Préscolaire et de l’Alphabétisation, l’UNICEF ou encore le Secours Islamique de France. L’Agence Française de Développement ainsi que l’Union Européenne étaient également représentées.
L’enquêtrice et sa collaboratrice ont donc exposé les principaux facteurs de rétention scolaire identifiés lors de l’étude. Ainsi, le rôle joué par la famille se révèle essentiel dans la rétention scolaire des enfants : un suivi régulier des devoirs, des encouragements, une vision positive de la scolarisation et de ses retombées économiques. A l’école, la relation des enfants avec leurs enseignants est perçue comme facteur majeur de rétention scolaire. Les incitations « matérielles » telles que la cantine ou encore le don de kits scolaires favorisent également le maintien de l’enfant à l’école.
Les propositions d’action et recommandations portent essentiellement sur le besoin de faire connaitre les bénéfices d’une scolarité réussie aux parents (sensibilisations, éducation parentale) et d’impliquer davantage la communauté. A l’école, des cours plus ludiques, faisant appel à des pédagogies variées seraient source de motivation pour les enfants. Une multitude d’autres facteurs, souvent enchevêtrés, explique la rétention scolaire et sont détaillés dans le rapport final de cette enquête.
La coopération de tous les acteurs ayant un rôle à jouer dans l’éducation est indispensable pour parvenir à améliorer la rétention scolaire des enfants, car ne l’oublions pas : « l’éducation est l’affaire de tous ! »