A quels risques et situations de vulnérabilités ce nouveau programme répond-il ?
Les migrations perturbent l’éducation et favorisent l’apparition de stratégies d’adaptation négatives telles que le travail et le mariage des enfants, l’exploitation sexuelle ou la traite d’enfants. Elles posent aussi de nombreux problèmes d’accès aux services essentiels : logement sécurisé, eau, assainissement, soins de santé, soutien psychologique. A l’échelle d’Asmae, nos équipes sont confrontées à ces situations de manière aiguë dans plusieurs pays :
Au Burkina Faso, qui concentre plus d’un million de déplacés internes fuyant les violences engendrées par le conflit qui s’étend à une partie de plus en plus grande de la zone sahélienne.
Aux Philippines, où la population indigène Sama Ba’jau est poussée à quitter l’île de Mindanao dont elle est originaire, en raison de conflits et du développement de projets miniers dans cette zone.
En Egypte, où les quartiers de chiffonniers du Caire ont accueilli une population migrante économique dans les années 60, dont les conditions de vie se sont effectivement améliorées depuis les premières actions de sœur Emmanuelle. Ces quartiers restent malgré tout des zones informelles où les familles vivent dans une grande précarité et où les enfants sont confrontés à différents risques dans les domaines de l’éducation et la protection.
Comment Asmae va-t-elle agir pour leur venir en aide ?
Pour venir en appui à ces populations, et surtout à ces enfants en situation de vulnérabilité accrue, Asmae a développé le programme PEACE, en collaboration avec 10 partenaires locaux et différentes institutions nationales dans ces 3 pays. Le programme cible 7 620 filles et garçons de 18 mois à 17 ans, 2 300 parents ou familles et 514 professionnels et membres d’associations ou d’institutions publiques. Il se déroulera sur 36 à 48 mois selon les pays. Les modalités d’action sont propres à chaque pays, adaptées au contexte et au public concerné.
Au Burkina Faso, le projet déployé dans la boucle du Mouhoun et la région du Nord vise à renforcer l’accès et la qualité des actions d’éducation et de protection menées en direction des enfants de moins de 6 ans. Il a notamment pour objectif de sensibiliser les communautés déplacées aux questions de protection et à identifier les enfants en situation de vulnérabilité ou de danger. Il a également pour objectif de renforcer et d’harmoniser la qualité du préscolaire par le déploiement d’un imagier et d’une approche de pédagogie active et participative.
Aux Philippines, le projet est mis en œuvre dans trois zones géographiques sur la route migratoire des membres de la communauté des Sama Ba’jau. Le projet vise à déployer un dispositif d’intervention d’apprentissage précoce, d’éducation, de protection de l’enfance, d’autonomisation des jeunes et des femmes Sama Ba’jau. Il entend également consolider les capacités des populations tribales à faire reconnaître leur statut particulier, leurs droits et mettre en œuvre un plaidoyer efficace.
En Egypte, le projet renforce les services sociaux et les mécanismes de protection des enfants marginalisés vivant dans les quartiers de chiffonniers de Manshiet Nasr, Ezzbet el Nakhl et El Marg. L’action cible les enfants, les enseignants, la direction des écoles, leurs familles et la communauté environnante. Des formations à la protection et des ateliers de sensibilisation aux droits de l’enfant seront animées auprès des communautés, des enfants et des adolescentes et adolescents.
Quelles sont les spécificités de ce programme multi pays ?
Asmae a conçu ce programme dans un cadre qui concerne plusieurs pays avec un double objectif : celui de favoriser les échanges de bonnes pratiques entre nos partenaires et les professionnels impliqués dans cette action, et celui d’approfondir et capitaliser sur certaines problématiques spécifiques aux populations déplacées telles que le renforcement des mécanismes de protection de l’enfant, la promotion de l’enregistrement des naissances (dont l’absence pose des problèmes considérables en termes d’accès aux droits essentiels pour les enfants par la suite) ou les besoins et modalités d’appui psychosocial pour les enfants vivant ces situations de grande fragilité. Le programme est mis en œuvre selon le schéma d’intervention habituel d’Asmae qui consiste à travailler avec des partenaires locaux, en contact direct avec les bénéficiaires des projets, et à renforcer leurs capacités techniques et organisationnelles pour favoriser leur autonomie à moyen terme.