Le 11 octobre 2021, s’est déroulée la Journée internationale des filles. Cet événement a pour objectif de lutter contre toutes les formes de discrimination à l’égard de celles qui seront les femmes de demain. Si de nombreuses pratiques ont été reconnues à l’échelle internationale comme des violations des droits de la personne, force est de constater qu’elles s’appliquent encore de nos jours dans divers pays. Asmae et ses partenaires mènent un ensemble d’actions afin de mettre fin aux violences basées sur le genre dans les écoles, à la maison et dans les communautés. Cette journée est l’occasion pour Asmae de mettre en avant les revendications et aspirations de ses bénéficiaires au sujet de ces inégalités.
Un manque d’accès et de connaissance des droits des filles
Dès le plus jeune âge, les filles sont victimes de nombreuses injustices. Un travail de sensibilisation aux droits des filles est nécessaire. C’est ce qu’affirme Houda*, jeune femme de 19 ans vivant au camp de réfugiés de Ain El Helwe au Liban « Certaines filles sont encore aujourd’hui privées de leurs droits fondamentaux et considérées inférieurement simplement parce qu’elles sont des femmes. Leur liberté est entravée. Leur intelligence impactée par les pensées traditionnelles qui n’ont de cesse de souligner que la place d’une fille est au sein de la cuisine ».
Grossesses non désirées, une responsabilité à sens unique
Les grossesses non désirées sont un problème de santé publique d’importance et les femmes restent celles qui en endossent la plus grande responsabilité. C’est ce que confirme Estelle, jeune femme de 20 ans vivant au Burkina Faso. « Dans le cas d’une grossesse non désirée, les gens ont tendance à remettre toute la faute sur le dos de la fille. Or, ils oublient que l’acte a été commis par deux personnes. Et pourtant, c’est la fille qui devient la risée du quartier. Elle est sans cesse malmenée tandis que l’homme se pavane partout sans la moindre responsabilité”.
L’excision, un crime qui perdure de nos jours…
Les mutilations génitales féminines sont la manifestation d’une profonde inégalité entre les sexes. La pratique de l’excision est le reflet d’une volonté de contrôle exercée par la société sur les femmes. Pour Daniel, jeune homme de 17 ans vivant au Burkina Faso, lutter contre l’excision doit être l’affaire de tous et toutes : « Au Burkina Faso, les filles continuent de subir différentes sortes d’inégalités et d’injustices comme l’excision. J’en connais plein qui ont été excisées. Il faut mettre un terme à l’impunité dans le cadre des violences sexuelles en poursuivant les auteurs. Il faut aussi prendre des sanctions efficaces. Les victimes doivent être dédommagées et avoir accès à un service spécialisé leur garantissant des soins psychologiques gratuits sans qu’il y ait le moindre regard discriminatoire. S’il y a la moindre injustice subie à l’égard d’une fille et que l’on en est témoin, il faut le signaler. Je m’efforce de le faire ».
Nos projets qui préviennent et combattent les violences liées au sexe participent à la lutte contre d’autres formes de violence à l’égard des femmes de demain. Les protéger contre les violences physiques et mentales contribue à leur épanouissement personnel, cela en plus de garantir leur émancipation future.
*Afin de conserver l’anonymat de nos bénéficiaires, les prénoms ont été modifiés.