Le 17 janvier à 14h00, un incendie s’est déclaré dans un foyer de la zone de réinstallation de Malitam, aux Philippines. Composée d’habitations précaires, cette zone accueille des membres de l’ethnie Sama Ba’jau, une tribu particulièrement marginalisée, issue de l’île de Mindanao et chassée de ces terres ancestrales pour des raisons à la fois économiques et sécuritaires.
Lorsque ce tragique événement est survenu, notre équipe et nos partenaires sur place étions sur le point de commencer un projet concernant le développement social de la tribu Sama Ba’jau, afin de promouvoir une meilleure éducation et protection des enfants ainsi qu’une meilleure reconnaissance de leurs droits.
Causé par un câblage électrique défectueux, l’incendie s’est rapidement propagé dans les foyers, allant de la zone de Malitam jusqu’à la zone de Wawa. Ces zones sont des sites désignés comme lieux de réinstallation temporaire pour les Sama Ba’jau. La tribu lutte depuis des années pour obtenir du gouvernement local le droit à un site de réinstallation permanent dans la ville de Batangas.
L’incendie a duré une heure et a complètement ravagé les 158 maisons faites de matériaux légers, y compris tous les effets personnels et les outils de travail comme les bateaux. Rien n’a échappé à l’incendie.
Une réponse temporaire d’urgence
L’évaluation rapide des dommages et des besoins menée par le Département de la protection sociale et du développement (DSWD) a indiqué qu’un total de 192 familles composées de 808 personnes, dont environ 384 enfants âgés de 17 ans et moins, séjournent actuellement à l’école primaire de Wawa qui a été désignée comme centre d’accueil d’urgence. Les familles disposent de tentes modulaires placées dans les couloirs de l’école. Environ 4 à 5 membres d’une même famille sont entassés dans une petite tente sans tapis, ni couvertures.
Le gouvernement local a mis en place une gestion de camp sur le site pour gérer l’intervention et assurer le respect du protocole sanitaire Covid-19. Les autorités philippines ont également apporté une première aide d’urgence alimentaire. Cette dernière nécessite d’être complémentée et poursuivie.
Le gouvernement a déclaré la zone incendiée comme étant une zone à risque, donc non constructible. Les Sama Ba’jau ne pourront pas revenir sur la zone pour y reconstruire leurs maisons.
Les besoins d’urgence
Afin de répondre à l’urgence, l’équipe d’Asmae a identifié la nécessité de proposer aux sinistrés des produits non alimentaires tels que des kits de couchage, des kits d’hygiène et des ustensiles de cuisine.
- Kit de couchage : matelas, couverture et oreiller.
- Kit d’hygiène : masques chirurgicaux, brosse à dents, dentifrice, protections hygiéniques féminines, couches pour bébé, shampoing, gel hydroalcoolique.
- Kit de cuisine : ustensiles de cuisine (couverts et assiettes), bassine, seau, sacs poubelle.
A cet appui matériel s’ajoute un appui psychosocial proposé en soutien au DSWD pour traiter les traumatismes vécus par la tribu, plus particulièrement les enfants, les adolescents et les femmes. En une heure les Sama Ba’jau ont perdu le peu de choses qu’ils avaient. Les enfants ont perdu leurs jeux et leurs repères, les parents leurs outils de travail.
Face à cet événement tragique Asmae a débloqué un fonds d’urgence de 15 000 € pour répondre aux besoins des Sama Ba’jau.