Joselina Prasmaño est une habitante de Happyland, un bidonville situé à quelques kilomètre de Manille. Cette mère et grand mère, affectueusement appelée “Nanay Lina” par ses voisins, est très investie dans sa communauté. Elle est volontaire auprès de notre partenaire Bahay Tuluyan, au programme alimentation. Depuis le mois d’août, à l’instar de tous les habitants du Grand Manille, elle vit un nouveau confinement. Entre la crainte de ne pas avoir de quoi nourrir ses enfants et petits enfants, l’importance qu’elle accorde à son engagement et l’espoir qui est apparu grâce à l’aide alimentaire apportée par nos partenaires, découvrez le quotidien de cette bénévole en cette période si particulière.
Comment avez-vous vécu l’annonce d’un nouveau confinement ?
Joselina Prasmaño : Quand j’ai entendu qu’un autre confinement aurait lieu dans le Grand Manille je me suis tout de suite inquiétée pour mes petits enfants. Depuis que nos sorties sont restreintes je ne sais pas où aller pour trouver de quoi manger. La police surveille toute la communauté 24h/24h, veillant à ce que chacun suive le protocole du confinement. Heureusement, il existe le programme alimentaire, auquel je suis affectée à la préparation des repas, où mes petits enfants peuvent manger.
Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter des nouvelles que nous entendons aux informations sur la pandémie. Nos hôpitaux locaux sont déjà pleins de patients liés à la COVID19 et les cas ne cessent d’augmenter. J’ai peur que le virus nous atteigne. C’est pourquoi, je rappelle toujours à ma famille de ne quitter notre maison qu’en cas de réel besoin. Je m’assure alors qu’ils sortent avec un masque et une petite bouteille de gel hydro-alcoolique pour se protéger.
De quelles aides avez-vous pu bénéficier lors de ces confinements ?
Joselina Prasmaño : Sans que nous ne sachions vraiment pourquoi, les élus du quartier n’ont pas été en mesure de prolonger une quelconque aide pour nous. Lors du premier confinement nous n’avions reçu qu’un seul soutien alimentaire ; il n’était vraiment pas suffisant et le riz fournit était de mauvaise qualité. Nous n’avons ensuite reçu aucune autre aide de leur part.
Lorsque nous avons entendu que Bahay Tuluyan et Asmae venaient ici pour nous aider, nous nous sommes sentis très chanceux. Nous allions dorénavant avoir de la nourriture décente et en quantité suffisante !
Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Joselina Prasmaño : Toutes les familles de la communauté ont été très reconnaissantes envers l’aide alimentaires que vous nous avez de nouveau envoyée pour ce confinement. Être bénévole pour les programmes de Bahay Tuluyan, c’est un peu ma façon de rendre l’aide que nous avons reçue. Je peux à mon tour aider ma communauté et cela me rend heureuse de les voir survivre grâce au soutien que nous recevons.